Posté par camille, mise à jour le 13/01/2021 à 18:27:01
Les Fleurs du Mal évoque un monde de paradoxe déjà implicite dans le contraste du titre. Le mot «mal» (signifiant à la fois le mal et la maladie) vient signifier la douleur et la misère infligées au locuteur, auxquelles il répond avec mélancolie, anxiété et peur de la mort. Mais pour Baudelaire, il y a aussi quelque chose de séduisant dans le mal. Ainsi, en écrivant Les Fleurs du Mal, Baudelaire disait souvent que son intention était d'extraire la beauté du mal. Contrairement aux poètes traditionnels qui ne s'étaient concentrés que sur le joli simpliste, Baudelaire a choisi d'alimenter son langage avec l'horreur, le péché et le macabre. L'orateur décrit cette dualité dans le poème d'introduction, dans lequel il explique que lui et le lecteur forment les deux faces d'une même pièce. Ensemble, ils jouent ce que Baudelaire a appelé la tragédie de la «dualité» de l'homme. Il voyait l'existence elle-même comme paradoxale, chaque homme ressentant deux inclinations simultanées: l'une vers la grâce et l'élévation de Dieu, l'autre une descente animale vers Satan. Tout comme la beauté physique des fleurs mêlée à la menace abstraite du mal, Baudelaire sentait qu'un extrême ne pouvait exister sans l'autre.