Catégorie > Lettre et philosophie

Exposé sur l’Étranger d’Albert Camus

Posté par Rehma, mise à jour le 31/03/2023 à 19:23:59

Introduction


Publié en 1942, L’Étranger est le premier roman d’Albert Camus qui n’avait écrit que des essais. Juste après sa sortie, l’œuvre connaît un immense succès au prés du public qui découvre une nouvelle notion celle de l’absurde. Ainsi L’Étranger appartient à un cycle d’œuvres consacré à l’absurdité de l’existence.
Écrit dans un style simple, ce roman, à travers ses personnages, son décor, ses thèmes développés est un véritable chef d’œuvre de la littérature d’après-guerre.


I. Vie et oeuvres de Camus



La vie de Camus


Albert Camus est né le 07 Novembre 1913 à Mondovie, en Algérie dans une famille modeste où il devient tôt orphelin d’un père (Lucien) ouvrier agricole tué pendant la guerre de 1914-1918. Il y passe son enfance et son adolescence. Il est élevé par sa mère et sa grand-mère. Grâce à l’intervention de son instituteur, il entre au lycée et poursuit ses études tout en travaillant dans l’administration mais en 1937, la tuberculose l’empêche de passer l’agrégation de philosophie.
Devenu journaliste, Rédacteur en chef au journal Le Combat qu’il a lui même fondé de manière clandestin pendant la seconde guerre mondiale, il appelle à la révolte contre l’occupation allemande. Après cette crise, comme beaucoup d’intellectuels Camus fut traumatisé par l’ampleur des pertes humaines. Dans un éditorial signé le 08 août 1945 et intitulé « Vivre à l’heure de l’angoisse atomique », il condamne farouchement la science qui a mis au point la bomme atomique.
Camus est l’un des principaux acteurs de la vie intellectuelle française de l’après-guerre et incarne avec Jean Paul Sartre le courant « existentialiste ».

Ses œuvres


Albert Camus est l’auteur de plusieurs ouvrages. Il a eu à écrire des essais comme Le mythe de Sisyphe qu’il publie en 1947 où le héro est condamné à rouler éternellement jusqu’au sommet d’une montagne un rocher qui en retombe sans cesse. En 1951 il écrit L’Homme révolté où il explique que la révolte naît spontanément dès que quelque chose
d’humain est nié, opprimé ; elle s’élève, par exemple, contre la tyrannie et la servitude.
Camus a aussi écrit des romans comme La Peste publié en 1947 qui raconte une épidémie imaginaire à Oran que le docteur Rieux, personnage principal du roman combat farouchement.
Il veut montrer par là que l’homme peut bien faire preuve de solidarité et de fraternité à l’égard de son semblable. Selon Camus, l’homme en luttant contre l’injustice, donne sens en son existence. En 1956, il met en édition La Chute où il met un personnage cynique, Jean Baptiste Clémence, le narrateur qui dévoile les hypocrisies et sa bonne conscience passée pour mieux dénoncer celle de ses contemporains. Camus a enfin écrit des nouvelles comme L’exil et le Royaume publié en 1957 sans oublier ses pièces théâtrales Le Malentendu en 1944, Caligula en 1945, Les justes en 1949, etc.…

II. Résumé et étude de personnages



Le Résumé


Le narrateur, Meursault, employé de bureau à Alger, apprend que sa mère est morte, dans un asile. Il va l'enterrer sans larmes, et sous un soleil de plomb qui ne fait qu'augmenter son envie d'en finir avec la cérémonie. De retour à Alger, il va se baigner et retrouve une ancienne collègue, Marie. Ils vont voir un film comique au cinéma, et elle devient sa maîtresse. Un soir, Meursault croise Salamano, un voisin, et est invité par Raymond, un autre voisin de palier. Ce dernier, ancien boxeur, lui raconte sa bagarre avec le frère de sa maîtresse, et lui demande d'écrire une lettre qui servira sa vengeance. Quelques jours plus tard, Raymond se bat avec sa maîtresse et la police intervient. Meursault accepte de l'accompagner au commissariat.

Invité par Raymond à passer un dimanche au bord de la mer dans le cabanon d'un ami, Masson, Meursault s'y rend avec Marie. Après le repas, les hommes se promènent sur la plage et rencontrent deux Arabes, dont le frère de la maîtresse de Raymond. Ils se battent et Raymond est blessé. De retour au cabanon, Meursault le tempère et lui prend son revolver, pour lui éviter de tuer. Reparti seul sur la plage, il retrouve par hasard le frère, qui sort un couteau. Assommé par le poids du soleil, il se crispe sur le revolver et le coup part tout seul; mais Meursault tire quatre autres coups sur le corps inerte. Meursault est emprisonné. L'instruction va durer onze mois. Il ne manifeste aucun regret lorsqu'il est interrogé par le juge, aucune peine lorsque son avocat l'interroge sur les sentiments qui le liaient à sa mère. Le souvenir, le sommeil et la lecture d'un vieux morceau de journal lui permettent de s'habituer à sa condition. Les visites de Marie s'espacent.

Le procès débute avec l'été. L'interrogatoire des témoins par le procureur montre que Meursault n'a pas pleuré à l'enterrement de sa mère, qu'il s'est amusé avec Marie dès le lendemain et qu'il a fait un témoignage de complaisance en faveur de Raymond, qui s'avère être un souteneur. Les témoignages favorables de Masson et Salamano sont à peine écoutés. Le procureur plaide le crime crapuleux, exécuté par un homme au cœur de criminel et insensible, et réclame la tête de l'accusé. L'avocat plaide la provocation et vante les qualités morales de Meursault, mais celui-ci n'écoute plus. Le président, après une longue attente, annonce la condamnation à mort de l'accusé.

Dans sa cellule, Meursault pense à son exécution, à son pourvoi et à Marie, qui ne lui écrit plus. L'aumônier lui rend visite, malgré son refus de le rencontrer. Meursault est furieux contre ses paroles, réagit violemment et l'insulte. Après son départ, il se calme, réalise qu'il est heureux et espère, pour se sentir moins seul, que son exécution se déroulera devant une foule nombreuse et hostile.


Les personnages principaux:




Meursault
Personnage principal de l’œuvre, Meursault est le narrateur. Il est un petit employé de bureau à Alger. Il mène une vie très simple marquée par une indifférence à l’égard de la mort, de l’amour et des valeurs sociales. Comme le dit Camus il refuse de jouer le jeu de la société . Mais il finira mal car excité par le soleil il tuera un arabe et il sera jugé et assiste à un procès comme un observateur extérieur ou encore comme un étranger de spectacle de la justice.

Raymond Sintés
Deuxième voisin de palier de Meursault , il de vient très vite l’ami de celui-ci. Raymond se présente comme un « magasinier »r qui «vit de femmes ». « Assez petit, avec de larges épaules et un nez de boxeur », il est un homme très désordonné mais surtout violent. D’ailleurs il est à l’origine de tous les conflits évoqué dans l’œuvre.

Marie Cardonna
Marie après une longue absence réapparaît dans la vie de Meursault au lendemain de l’enterrement de sa maman. Elle est une ancienne dactylo du bureau de Meursault avec qui elle entretient une relation amoureuse qui laissait Meursault indifférent. Ils partagent ensemble leur passion, aller à la plage, au cinéma ect…
Très choquée par la peine de mort infligée à son « plus fort » Marie garde l’espoir qu’un jour celui-ci sortira de la prison – où elle le rendait visite souvent- et acceptera de l’épouser comme elle le souhaitait.
A côtés de ces personnages étudiés vivent d’autres comme le Vieux Thomas Perez, ami de longue date de Mme Meursault , le vieux Salamano premiers voisin de palier de Meursault , Masson ami de Raymond et les arabes ect…


Étude du temps et de l'espace



Le temps
Ce roman s’inscrit dans la période de la seconde mondiale.
Le récit est écrit au passé composé, ce style nous rappelle bien celui d’un procès verbal. Avec l’utilisation de ce temps, Meursault exprime une série d’actions autonome et ponctuelles qui montre l’absence d’une pensée structurée. Ces marques temporelles font bien apparaître l’absurdité de son comportement et la vision floue qu’il a du monde.


L’espace
Cette histoire racontée dans L’Étranger se déroule en Algérie, une colonie de peuplement français où l’on rencontre une forte présence des blancs appelés dans le roman « les pieds noirs ». On peut relever deux grands lieux ; la campagne et la ville.

D’abord la campagne est évoqué par le nom de Marengo où vivait Mme Meursault. C’est un village ensoleillé qui abrite une église où d’ailleurs s’est déroulée d’ailleurs la cérémonie funéraire avant son enterrement au cimetière du même village.

Ensuite la ville est symbolisé par Alger, la capital où vit presque la quasi totalité des personnages du roman. Notre Meursault y même sa vie professionnelle, mais aussi il profite des week-end pour aller à la plage le plus souvent avec sa dulcinée Marie. D’ailleurs c’est le lendemain même de l’enterrement de sa maman, il n’a pas hésiter à aller se baigner à la plage. En outre le tribunal, est un lieu non négligeable car c’est la bas qu’a eu lieu le procès qui a conduit Meursault en prison. Son entrée dans ce dernier lieu marqué par la solitude et le manque de liberté le poussera a beaucoup réfléchir sur la société et sur l’existence.

Cependant il est important de noter l’absence de descriptions des lieux cités ci dessus par le narrateur. Nous pouvons l’interpréter comme étant la confirmation du caractère enfermé de Meursault en lui-même dont seul compte ce qu’il ressent.

III. Thèmes majeurs



L’absurde
C’est le concept philosophique qui est développé dans toute l’œuvre. Meursault vit l’absurde et l’incarne. Il considère la vie comme n’ayant pas de sens, ce qui fait qu’il reste indifférent à tout. « ça m’est égal » aime t-il dire. Pour Camus et son personnage la vie n’a pas de sens c’est la société qui a voulu lui en donné un, sous la forme d’une comédie où chacun doit jouer son rôle. Face à ce « non sens » du monde Camus comme Meursault refuge un certains nombre de réponses comme l’hypothèse religieuse qui consiste en l’idée que l’homme est voulu et guidé par Dieu et que tous nos actes ont un sens pour la vie éternelle.

La mort
L’Étranger s’ouvre avec la mort de Mme Meursault (« Maman est morte » commence le narrateur ). Cette mort sera la base de tout ce qui va suivre. C’est lorsqu’on lui a communiqué le décès de sa maman que Meursault s’est rendu à Marengo après une longue absence. Au moment où tous les amis, les parents et les voisins pleurent la disparition de cette bonne dame son unique fils lui se contente de fumer et de boire du café, du lait et de dormir comme le témoigne le concierge de la morgue. Ce comportement du fils est jugé négativement par l’entourage de Mme Meursault, le directeur de l’asile par exemple dira lors du procès que Meursault n’avait pas « voulu voir sa maman à la morgue, n’avait pas pleurer une seule fois et est parti aussitôt après l’enterrement en refusant de se recueillir sur la tombe de sa maman ».

La justice
Camus à travers cette œuvre pose le problème de la crédibilité de la justice des hommes. Après le meurtre de l’arabe, Meursault est appelé a comparaître devant le temple de Thémis où s’ouvre le procès dans lequel l’accusé ses sent exclu. Il écoute la plaidoirie de son avocat avec détachement qui défendait pourtant ses qualités morales. Le tribunal ne s’est pas montré du tout impartial car tout ceux qui témoignait de bonnes choses à l’accusé comme son ami Raymond sont interrompus et même traités de « complices ». Cette « dame au yeux bandés tenant une balance » s’est surtout fondé sur l’insensibilité de notre héros lors de l’enterrement de sa maman pour le condamner à la peine de mort.
D’ailleurs le procureur l’ « accuse d’avoir enterré une mère avec un cœur de criminel » ce qui a irrité son avocat en demande : « est-il accusé d’avoir enterré sa mère ou d’avoir tué un homme ?»
Chers amis, peut-on se fonder sur le simple fait que quelqu’un n’a pas pleuré à l’enterrement de sa maman pour mériter une telle condamnation ?

Conclusion



En somme, l’Étranger est une œuvre très riche qui s’interroge sur le sens de notre existence. A travers cette œuvre grandiose Albert Camus veut montrer que la société punit ceux qui sont indifférents. Notre héros est un homme très attaché aux valeurs humanistes comme l’honnêteté, la liberté et la sincérité d’ailleurs c’est sa franchise qui lui a valu d’être condamné : il refuse de mentir dira Camus.
Classe, puisque comme le dit bien cette phrase qui résume selon Camus, L’Étranger : « Tout homme qui ne pleure pas à l’enterrement de sa mère risque d’être condamné à mort » donc ne retenons pas nos larmes lors de l’enterrement de nos mamans.



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